Quelle formation pour être conseiller patrimonial ?
Bienvenue dans la jungle. Prenez vos bottes et vos lampes. C’est parti…
On n’y fait pas assez attention.
Même moi.
Quand j’ai vu un conseil patrimonial pour la première fois, je l’ai trouvé très à l’écoute et très professionnel.
Bref, il avait toutes les qualités d’un bon conseil patrimonial.
Et en plus, c’était vraiment un bon.
Il a pris sa retraite aujourd’hui.
Et, à cette époque, je pensais (probablement naïvement) que, pour être conseil patrimonial, il y avait une formation dédiée.
Eh bien, non, il n’y a pas de formation spécifique pour devenir conseil patrimonial.
Il n’y a pas de formation imposée.
Incroyable, hein ?
J’entends déjà les mauvaises langues me dirent : « mais si ! Il y a bien une formation minimale et obligatoire ! ».
La seule formation obligatoire concerne le métier de courtier.
Or, le courtier n’est pas toujours (loin s’en faut) un conseil patrimonial.
Donc je persiste, je signe et je le redis ici : il n’y a pas de formation spécifique, unique et dédiée au conseil patrimonial.
Pourquoi est-ce comme cela ?
La raison, la vraie, c’est que les certains acteurs de la gestion de patrimoine (les compagnies d’assurance et les courtiers) n’ont absolument aucun intérêt à vraiment réglementer cette profession.
Donc, il y a bien une formation minimale obligatoire, pour faire du courtage.
Et le truc, c’est que la confusion courtier / conseil patrimonial est volontairement entretenue, non seulement par les organismes de formation, mais également par les autorités elles-mêmes.
En un mot, il y a pas mal de lobbying qui est réalisé, si vous voyez ce que je veux dire.
Pour vous, concrètement, qu’est-ce que tout cela signifie ?
Concrètement, vous devez demander à votre conseil patrimonial. C’est important si vous désirez recevoir des conseils adéquats qui répondent à vos besoins.
Notons toutefois qu’il existe de bons courtiers qui ont l’intérêt du client chevillé au cœur.
Voici donc un petit pot-pourri des formations qui permettent d’exercer dans le domaine patrimonial :
Les notaires sont au cœur de l’activité patrimoniale globale. Ce sont des juristes de formation – et ça tombe plutôt bien, parce que votre patrimoine, en coulisses, c’est beaucoup de droit : droit de la famille, droit des contrats, droit immobilier…
Les experts-comptables sont des professionnels des chiffres. Certains d’entre eux proposent du conseil patrimonial, mais sans forcément élaborer des stratégies qui touchent à votre famille, ou encore aux mécanismes de transmission. En même temps, ce n’est pas leur métier historique, donc on peut les comprendre.
Il y a aussi, depuis quelque temps, une formation mise en place par les universités, qui proposent des enseignements de gestion de patrimoine, qui conduisent à un DESS / master. C’est le cas de l’université de Clermont-Ferrand, entre autres, qui est très bien. Comme le conseil patrimonial emprunte à différentes disciplines, les enseignements puissent chez les notaires et les juristes généralistes.
Les courtiers, quant à eux, sont des commerciaux. Ils disposent effectivement d’une formation adaptée… au courtage. Certains d’entre eux sont au fait des mécanismes patrimoniaux, et d’autres se contentent de commercialiser des produits et de placer votre argent.
Personnellement, je suis issu des notaires, et puis je suis allé faire un coucou aux experts-comptables parce que je savais que leur formation pouvait m’apporter beaucoup de choses.
Le problème dans tout ça, c’est que le titre de conseil patrimonial n’est pas protégé – à la différence des notaires et des médecins, par exemple. Il n’y a pas d’instance ordinale qui chapeaute cette profession. Donc, c’est un peu la jungle.
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